Cette année, en plus d'une dizaine de jours de retour à mes racines (enfin on a tout de même visité les alentours et même participé à des paris de courses de lévriers...), nous nous sommes octroyées une semaine d'aventures, loin de notre quotidien citadin trop vu et revu depuis 3 ans...

Et c'est le concept, en plus d'une région à visiter, qui nous a tapé dans l'oeil (outch). C'est donc fin août que nous avons chargé la voiture de belle maman de nos bagages et vélos (qui ne nous ont servi qu'une seule fois et encore histoire de le dire), pour arriver 2h plus tard à Tournecoupe (village perdu dans le Gers).

Ahah déjà on a trouvé le point de départ (c'était pas gagné car personne pour nous accueillir comme prévu), et nous nous enthousiasmions à la vue de notre nouveau compagnon (de galère). Hop hop hop débarquement de tout notre attirail au pied d'un arbre (non on n'allait pas le monter à sa cime), et attente de René qui devait nous expliquer comment allait se passer les 7 prochains jours. Forcément d'autres vacanciers sont arrivés entre temps et il est allé s'occuper d'eux avant de daigner être totalement à notre écoute et stress.

Hé bien ... AU SECOURS parce que oui j'ai un passé qui fait que ça aurait pu être finger in the noze.... MAIS René je n'ai jamais fait d'attelage durant mes 15 ans d'équitation O_o Alors le coup de visualiser tout le bardage à attacher goupiller serrer calculer en 10 minutes... Oui j'avoue ça m'a mis le trouillomètre à zéro. Et je me pause franchement la question, de savoir comment quelqu'un qui n'y connait RIEN aux chevaux peut partir « sereinement » avec des explications aussi succinctes... Parce qu'entre : je vais faire 1 semaine en roulotte avec un cheval qui sera tout mignon/motivé/ et saura même s'atteler tout seul, et un « Mais il n'avance jamais ce canasson ?? Pourquoi il s'arrête? Pourquoi faut lui gueuler dessus sans arrêt? Euh comment je fais pour lui lever la tête en restant zen sans lui arracher la bouche pour qu'il arrête de manger l'herbe? Pourquoi il reste au fond de son pré quand on l'appelle? Combien on lui donne de ration? C'est normal que je n'ai pas le produit pour ses sabots qu'on doit lui passer quotidiennement? Comment ça s'attache là? Est ce que c'est bien harnaché? Est ce qu'il pourra tirer la roulotte? » y'a un océan de doute! Pire quand on vous répond (et encore) qu'en gros c'est normal, et qu'on est juste pas habitué (mmmmh monsieur j'en ai jamais croisé des calamités pareil et j'en ai connu des équidés de tous poils et caractères). Du coup la semaine super géante énorme grosse barre de rire décontracte en roulotte, je l'ai senti un chouille moins bien (avec un « lit » disons pour liliputions, sans électricité (comprendre par là que la seule lampe à disposition n'avait quasi plus de piles et n'éclairait rien mais ça on n'était pas sensé le savoir...)).

Alors que mes premières appréhensions pointaient le bout de leur nez, je ne pensais pas que ça pouvait être PIRE... Aaaaaaah oui ça un Jeantou c'est un sacré animal, avec un caractère à vous faire tourner en bourrique et vous transformer de « fan de chevaux tous gentils » à « je le déééééééééétesssste ce bourrin!! ». Parce que les droite/gauche sur le bitume avec des voitures doublant lorsqu'on a un fossé à 5cm de là, des arrêts nets et intempestifs sans qu'on ne comprenne pourquoi (ou peut être des dérangements intestinaux???), un pas lent trèèèèèèèèèèès lent, un caractère de macho avec tous ses petits camarades croisés, un appétit d'ogre sans quoi le snobisme est sa loi... Oui nous sommes tombées sur un putain de cheval mi lourd contois au caractère vraiment spécial. Ma délicatesse légendaire (XD), et ma psychologie équine (oh la belle carotte regarde la belle carotte), ont tout de même aidé à la « bonne » marche quotidienne des évènements. Au moins maintenant je sais attelé un cheval à une roulotte quasiment toute seule! Ma douce et tendre avec ses bras « playmobil n'aurait peut être pas pu en dire autant (même suspendu au mors je crois que jeantou n'aurait pas compris qu'il dusse la suivre).

Puis nous avons vite compris que conduire tout l'attirail n'était pas une partie de plaisir (contrairement à ce que dit la plaquette de présentation grrrr)! J'ai vite appris le saut de roulotte pour maintenir la bête le long des bas côtés pour que les véhicules motorisés puissent nous dépasser sans problèmes. Et oui que nenni de petits chemins de terre (sauf 3kms lors de la 3ieme étape notre préférée), mais de vraies routes de campagnes (goudronnées et minuscules)! Sans parler du balisage qu'on ne nous avait pas expliqué et qui nous a valu un demi tour quasi tragique où j'ai presque complètement fait sur moi et trembler un bon bout de temps vu le « 2 » roues qu'à fait la roulotte (on n'avais pas pris l'option cascade pourtant?!) qui trouvait la route penchée (on a évité de justesse l'écrasement d'ingrid et d'un monsieur qui retenaient la dîte roulotte pour qu'elle ne se renverse pas gloups). Cerise sur le gâteau une crevaison sur une route conséquente! Bernard (responsable des chevaux, hôte très serviable et sympathique) ne nous croyait pas (on l'avait quitté 20 minutes auparavant) et nous a vraiment dit qu'on avait la poisse ^^' Du coup il a appelé le responsable des roulottes qui nous a bassiné pour les vélos qui étaient dans la roulotte, et qui a mis 10 plombes a changé la roue en question...

Bref une fois passé cet ensemble d'évènements des plus stressant on a fini par profiter vraiment des vacances ! On a du passer le cap du « il ne peut pas nous arriver pire! », et les choses sont rentrées dans l'ordre ?! Bon ok on a encore eu droit à un oubli de réservation pour un dîner chez les Claverie (exploitant entre autre dans l'ail et les canards), du coup on a mangé à la lampe torche XD Heureusement qu'ils ont été adorables, nous ont fait visiter toute la ferme et offert l'apéro. La grand mère était particulièrement coquasse avec un bagou de fou, elle a réussi à nous donner 10 kilos de tomates (béh oui elle ne peut plus en manger avec ses problèmes intestinaux... x_x) Ça fait du bien de rencontrer des gens ouverts et contents de rencontrer des « roulottiers ». On a également mieux tenu Jeantou, enfin ça dépendait des jours, mais dans l'ensemble on était moins stressées sur la route et lorsqu'on était installées pour la nuit. Je dois avouer qu'ingrid était particulièrement doué aux guides (perso ça me stressait dès qu'il y avait des voitures, préférant descendre et tenir l'animal au mors).

Le truc c'est de se rendre compte qu'on est en pleine campagne sur une roulotte! C'est en prenant du recul qu'on se dit que c'est vraiment un truc insolite, loin de son quotidien habituel, et qu'il faut prendre conscience du plaisir que cela peut induire! Une semaine coupée des médias, des habitudes, de la vie citadine, et bien on l'a senti et aimé! Prendre son temps, être chargé du bon fonctionnement de l'attelage, suivre à la lettre un itinéraire (c'est assez fatigant mais on traverse des champs de tournesols and co, qui en cette saison se font labourer), faire des pauses casse croute dans des sites magnifiques avec pour la plupart du temps un beau panorama... sont de très bons moyens pour se plonger dans ce qu'on attendait de ces vacances. Les villages traversés autrefois stratégiquement fortifiés, sont devenus quasi abandonnés, mais sont tout de même bien conservés, avec des maisons sublimes. En gros ce côté du Gers fait très « retour aux sources », bercées d'une belle lumière (la win pour prendre des photos!!), et d'une campagne aux routes sinueuses bordées de champs agricoles.

Là on ne regrette plus ce choix de vacances, et on peut même rire des 1 001 problèmes rencontrés au début. Étrangement durant cette semaine « d' aventure » dans une roulotte de 10m² on ne s'est même pas égorgées, ça nous a même plutôt réussi en se distribuant les taches et partageant nos ressentis. Par contre autre « désavantage » c'est de craquer sur tous les chats et chiens rencontrés ça et là, et ne pas pouvoir les ramener avec nous T_T Va falloir attendre encore un peu, histoire d'avoir un salon un chouille plus grand.

Du coup c'est à se demander ce qu'on va faire l'été prochain, entre insolite et confort... Mouai on va peut être taper dans le 3 étoiles histoires de comparer d'une année à l'autre :p Tout en alliant le « pré fait » pour ne pas se taper un à deux mois de préparation d'itinéraire, visites et tutti quanti. Ok vu comme ça, on est pas prêtes de repartir!! Non mais un saut chez nos amis anglophones m'a l'air d'une très bonne option, entre ma frustration de ne les avoir jamais côtoyés, et l'attachement de ma moitié à cette culture. Sans compter l'invitation maintes fois lancée par le parrain de ma douce, habitant près de Washington... Oui tout nous pousse vers les USA (ou le royaume uni...). Au « pire » une petite prospection de croisière ici ou là ne me fera pas de mal. Et puis rien ne nous empêche de tester des week ends à sensation avant l'été prochain !!

Le far "south west" été 2010

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